Histoire Digeo-Draconiques

Extrait du journal de Yo (modèle en peau de minotaure. A signaler : les cornes font des chopes top-classe. Comme quoi dans le minotaure tout est bon).


Je venais d’acquérir un superbe string en maille du temps par l’intermédiaire de Kar-Kass. J’étais sûr que c’était bien. Binhh ouais, les trucs-machins du temps jadis, tous les kastars vampires que j’avais pu croiser me l’avaient certifié, c’est du Balrog en boîte.

J’étais donc satisfait de parader ainsi devant les trollettes.
C’est alors que Bruce Lee, mouche à rivatant bavarde et irrespectueuse me dit « Mais arrête donc de faire le guignol ! De toute façon, t’es trop bronzé pour attirer les trollettes. Et puis, d’ailleurs tu sais à quoi ça sert les Temps-Pléhites du Temps et nous autres qui t’accompagnons les Rive à Temps ?
- Binhh, ouais, c’est la classe.
- Mmmouais, c’est sûr. Mais sinon ?
- Ca permet d’enquiller des Stële-Ahh et des VodDraks plus vite ?
- Naaaaaaan. Mais c’est pas vrai. Et les malus de blessures en moins et l’optimisation de ton Accélération Méta-bordélique (ou un truc du genre, elle emploie des mots complexes parfois) ? Demande à tes frères aux dents longues. Eux ils ont compris au moins. »

Et elle alla se plonger dans ma fourrure pour bzzz-bzzzter avec ses copines.
Comme je respecte beaucoup mes mouches. J’envoyais une chauve-souris sur le Grimoire du faux-Rhum Aime-Hache.

Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque ce fut un trollinet d’a peine 6 mouches qui me répondit en me montrant que si j’avais un facteur Hix de mouches qui arrivent à Temps multiplié par le nombre de Templettes du Tant fois mon poids en armure, il fallait plutôt que je fasse mon Accélération Méta-bordélique de telle façon. Ensuite, ce djeunz, me donna les formules pour optimiser ladite Accélération. A dire vrai, je suis pas sûr d’avoir tout compris. Mais les autres vieux Kastars abondèrent dans son sens. J’étais soufflé, calmé, voire dépité, qu’un trollinet puisse me dire tout ça alors que j’avais au bas mot 4 mouches de plus que lui.

Ezekroll, puisque c’est de lui qu’il s’agit devint par la suite mon mentor en Accélération optimale. Bon, il doit être nul, parce que j’ai toujours rien compris…
«Bzzz, bzzzz, enfin quoi, c’est pas compliqué nom d’un gob.
- Oui, oui, ça va Bruce Lee. Euhh, on en reparlera après si tu veux bien. »

Toujours est-il que nous en vinrent à échanger de nombreuses chauves-souris porteuses de picole. Un vrai pont aérien. Si bien, qu’un soir nous firent une soirée cocktail pas chauv’ et gob. porteurs. Oui, vous savez, ceux qui sont habillés en rouge et qui foncent comme des malades dans les grottes en grillant toutes les priorités.

Bref, cette soirée nous permit de tester notre inventivité commune : « - Tu veux une Stële-Ahh Ezek. ?
- Ah, bahh ouais. Je t’envoie un punch des cavernes en retour.
- Coooool, c’est bon. Tu me diras ce que tu penses de ce tonnal de VodDrak après.
- Mmmhh, c’est pas mauvais du tout. Tiens, rince-toi le gosier avec une Drak-Beer pour remettre les compteurs à zéro.
- Ouahhhh, c’est, hips, sympa comme tout. Tiens le gob. t’as qu’a lui amené un bon calvok de derrière les fagots en représailles. Et traîne pas en route einhh.
- Arf, c’est sympathips tout ça. Goûte donc ce mélange VodDrak-stële-Ahh. Eh, la Chauv’ en profite pas pour te servir. J’t’ai vu hips. Tu voles pas droit, c’est louche.
- Za commence hips, à m’ faire de l’effet toute cette pi hips cole. Je vais t’envoyer un bon VodDraK-Calvok pour te calmer un peu… »

Et ainsi de suite jusqu’à la fin de la nuit. Les cocktails fusèrent et nous laissèrent une note exorbitante à « A l’eau Pouillave ». Toutefois, outre un bon mal de crâne, Ezekroll eu une vision de son être véritable. Lui aussi était en fait un Dragon : un tel souffle ne pouvais pas tromper. Sa geherbe était aussi puissante et nauséabonde que le souffle d’un Dragon noir. Il n’y avait plus de doute à avoir. Il était prêt à rejoindre la guilde des Digeos & Dragons que je venais de fonder.

Au plus fort de la soirée précédente nous avions décidé de joindre nos force et de nous retrouver afin de faire revenir les Dragons dans le Hall. Pour ça, il fallait poser des galet… euhh, des questions. Et comme nos frères Dragons sont certainement des monstres, on passerait les monstres à le question. Sauf les Pseudo-Dragons, qui sont nos interlocuteurs privilégiés.

Nous étions bourrés, sans un GG, ni tanière ni gowap, jeunes trollinets pleins de visions grandiloquentes de nos exploits à venir.

Nous convinrent donc d’un rendez-vous pour renforcer nos liens et améliorer nos recettes de cocktails. Et aussi pour commencer notre quête, le retour des dragons dans le Hall : 1ère étape trouver suffisamment de GG pour investir une antre digne d’abriter nos futurs invités.

Fin de l’extrait du journal de Yo.


Longue fermentation à vous.

Yo.

Extrait du journal de Yo (modèle en peau d’Erynies : support pas très agréable au toucher mais qui a tendance à retenir l’attention de certains lecteurs)

Jour 1 : la rencontre.
« -Yo Ezekroll. Santé et longue fermentation à toi. Je suis heureux de rencontrer enfin un frère Draconique dans ces grottes. Moi-même, je suis un dragon transformé en troll et…
-‘Lut Yo. T’as soif ? Ah ! j’ m’en doutais. Tiens regarde je t’ai ramené un bon petit tonnal de Vod’Drak. On le décapsule et on l’enquille ? »

Cool, me dis-je. Quelle délicate attention. Et nous devisâmes ainsi tranquillement chemin faisant vers nos aventures.

Jour 2 : les objectifs.
« - ‘Tin, on s’est pris une grosse mine hier, einhh Chef ?
- Crie pas comme ça Ezek, ça fait des remous dans mon crâne vide plein d’alcôhöl.
- Gnêêêêk, Gnêêêêk, Gnêêêêk.
- J’ai à peine chuchoté, me dit-il en me regardant d’un air bizarre. M’enfin, bon. Au fait, on a dit quoi hier ? On s’était fixé des objectifs nan ? A part celui de devenir les maîtres du Hall, j’veux dire.
- Mmmouais. C’est vrai. T’as pas une petite Vod’Drak à portée de main. Ca me remettrait le neurone en place. »
Ezek en avait. Normal. Il me tendit une chope visiblement âgée et un peu ébréchée dont je m’emparais prestement (enfin… avec du mal, mais la volonté y était). Et nous commençâmes l’ah-paix-rots.

« - Alors, déjà je crois qu’on a dit qu’il fallait qu’on descende un peu dans les grottes. Parce que la sub-surface, c’est plein de lumière et ça aveugle, plein de gowaps qui te bouchent l’horizon, plein de Trollophages que tu ne vois pas venir… Bref, y’a pas assez de visibilité à long-terme pour nos projets grandioses ici.
- Bien parlé Chef. Surtout qu’ tu vois presque aussi loin qu’un rat géant myope qui s’est pris un flash aveuglant…
- Mmmouais. Bon. C’est sûr que je suis pas très porté sur la tactique où faut anticiper et tout ça. Mais j’ai le neurone qui tourne à fond. La preuve, je me souviens de notre premier objectif. Ah ! Trouver un truc à se mettre sous la dent.
- Exact. Maintenant que tu m’y fait penser, j’ai la dalle. On se décapsule un tonnal et on se met en quête ? »

Ainsi, nous partîmes. Des espoirs fous de festins et autres banquets gargantrollesques pleins la tête.

Jour 3 : les objectifs (… la suite).

Chemin faisant, Bwaxtroon, un trollpote d’Ezekroll vint à notre rencontre : « - Salut les amis. Je vous offre un petit tonnal de punch des cavernes ? »
Ahh ! Ca c’est un troll plein de savoir-vivre me dis-je en sifflant son… euh, en acceptant sa proposition avec joie.
« -Bienvenue parmi nous Bwax. On était en pleine discussion avec la fille aux zophies. Quels sont nos objectifs dans la vie, comment on va décapsuler les monstres, est-ce que le vampi c’est mieux que l’AP (rots), comment assaisonner les monstres, est-ce que la Stële-Ahh, se mélange bien à la Vod’Drak, est-ce que…
- Yo, commence pas à blablater comme si notre chopine en dépendait. Tu verras, Bwax, dès qu’il est à jeûn, il parle moins. Le problème, c’est qu’il est rarement sobre.
- Ah, bahh, c’est parfait ça, répondit Bwax. Parce que moi aussi, j’aime bien picoler. Ca me rougit les yeux. Et du coup, les monstres me regardent. Et du coup, j’en profite pour les hypnoter. Enfin, c’est le plan initial. Parce que je m’entraîne pour l’instant. D’ailleurs, j’ai pas encore goûter à cette fameuse Vod’Drak...
- Gnêêêêk, Gnêêêêk, Gnêêêêk.»

Ne pouvant laisser un collègue dans l’inconnu, nous prîmes l’ah-paix-rots. Juste histoire de ne pas le laisser sur sa faim. Et puis, son rire nerveux, me faisait froid dans la dos. Il devait être en manque.

Et nos objectifs, me direz-vous ? Et bien… euhh, on savait que la nuit porte conseil. Donc, nous attendirent pour voir si cela se vérifiait.


Jour 4 : les objectifs (… cette fois, c’est la bonne. Normalement).

- Rhoooo, t’as les yeux tout rouges Bwax. Bon. Faut qu’on trouve un streum pour voir si ton regard est suffisamment envoûtant.
- Tu as raison, Ezek. D’ailleurs, je commence à avoir faim, lui répondis-je.
- Pareil.
- Bon. On se fait un petit déj. à la binouze et on décolle. On en profitera pour définir nos objectifs à long terme. »

Ainsi, nous partîmes, le ventre vide et l’estomac dans les talons. Malheureusement, on ne réfléchit pas très bien le ventre vide. Du coup, nous nous concentrèrent sur nos chopines en cherchant notre pitance.
« - Gnêêêêk, Gnêêêêk, Gnêêêêk. »


Jour 5 à 15 : les objectifs (…en 10 jours, on doit pouvoir trouver, nan ?).

« -Gnêêêêk, Gnêêêêk, Gnêêêêk. »

Ce n’était que le début d’une longue traversée du désert. Pendant encore 10 jours, nous ne vîmes l’orteil d’un gobelin ou le regard haineux d’un monstre quelconque. Nous en profitèrent pour nous en mettre de sévères, afin de mieux réfléchir et d’oublier nos estomacs qui hurlaient tels des démons roteurs atteints d’aérophagie.

En délire permanent, et n’ayant rien d’autre à faire, nous discutions en éclusant nos stocks d’idées sur les différents cocktails envisageables. Cette période d’abstinence était propre à la réflexion.
Et nous réfléchîmes : « -J’ai la daaalle.
-‘Tin, qu’est-ce que je donnerais pas pour un bon steak de gnu à la Vod’Drak.
- Arggg ! J’en peux plus, mes dents deviennent toutes molles.
- Beuuhhh ! Et Bwax a plus l’œil très vif. Enfin, de nuit, ça en jette c’est sûr mais de jour… »

« -Gnêêêêk, Gnêêêêk, Gnêêêêk. » Ce rire proprement démoniaque revenait sans cesse dans mes oreilles. A force je regardais mes compagnons nerveusement. Essayant de les surprendre en train de rigoler tel un démon content de son forfait. Mais… rien. Nada. Quedal. Peau de Gob. Jamais, je ne les prit sur le fait. Pourtant eux-mêmes commençaient à me mirer de façon bizarre. Voulaient-ils me bouffer ? Pourquoi, après une phrase me regardaient-ils si intensément, comme en attente ? Je ne suis pas hypnotable comme ça moi.

Au bout d’une dizaine de jours et de nuits, je n’y tint plus :
« -Les gars, vous auriez pas un bon steack. Personne adore la Vache, pour qu’elle nous envoie de la bouffe ? Une bonne viande bien juteuse, un truc bien saignant. N’importe quoi ».

« -Gnêêêêk, Gnêêêêk, Gnêêêêk. »

Je le savais !! C’est toujours dans ces moments là qu’il y en avait un pour rigoler sournoisement.

« -‘Tin, qui rigole comme un diablotin préparant le repas d’un abishaii à chaque fois qu’on parle de trouver de la bouffe ?
- Arff. Répondis Ezek. C’est pas moi. Mais ça me tape sévèrement sur le système aussi. Et si ça continue, je vais devenir trollophage… et je vais commencer par vous. J’en ai du mal à soulever ma choppe pourrie sans trembler. D’ailleurs, elles sont nulles ces chopines. Nous faudrait des trucs qui pète plus.
- Les amis, si c’est pas vous. Je m’inquiète. Parce que je ne fais que travailler mon rougeoiement d’yeux à la force du coude. Et j’ai pas l’esprit à ricaner, je me concentre pour quand on trouvera LE monstre à hypnoter. Et puis, j’enquille tellement que j’ai pas le temps de me marrer. Par contre, c’est vrai, que nos chopines sont pas top. A dire vrai, je les trouve un peu petites.
- Bon. Si c’est aucun de nous. Ca craint. Ca veut dire qu’il faut qu’on regarde plus loin que nos verres et qu’on matte sérieusement alentours. Genre, au cas où… La Vache, c’est flippant quand-même »


Ces appels répétés à la Vache, à de nouveaux récipients à picöhole, couplés à une observation aigüe de notre environnement furent une révélation.

D’une part, la Vache nous envoya un minotaure (comblant ainsi notre souhait de bouffe et éventuellement de renouvellement de chopes grâce à l’apport de cornes à boire du plus bel effet). D’autre part, nos tours de contrôles notèrent enfin la présence d’un diablotin qui rôdaient alentour en effrayant ces potes monstrueux afin qu’ils ne viennent pas nous voir. Le fourbe. Il avait failli réussir à nous faire mourir de faim et, plus grave, à faire exploser notre amitié. Il paierait pour cela.

D’un coup, nos objectifs devenaient limpides.
1 : bouffer.
2 : nous faire deux chopes à Vod’Drak dignes de ce nom.
3 : hypnoter la bestiole afin que nous puissions nous en repaître (c’est comme l’objectif 1, mais du point de vue de Bwax).
4 : faire la peau à tous les démons.

Car, ils avaient peur que nous retrouvions les Dragons. Ils avaient peur du retour de nos frères. Ils avaient peur de se faire détrôner. Car, si nos frères ou aïeux reviennent, alors le règne des démons en tant que terreurs du Hall sera fini. D’ailleurs, nos petits cousins pseudo-dragons, nous avaient prévenu de quelque chose de ce goût là. Nous étions trop jeunes pour comprendre de quoi il retournait à l’époque. Mais maintenant, leurs soupçons se matérialisaient devant nous.
Oui. Les démons feraient tout pour nous mater, pour nous dissuader d’aller dans les profondeurs, pour nous empêcher d’accomplir notre quête : retrouver le(s) Dragon(s) et son Principe. Nous leur prouverons que nous n’avons pas peur et que nous sommes à même de leur faire ravaler leur rire. Car, nous sommes Dragons. Et le Dragon, ne plie pas, il vainc. Pour le leur prouver, nous obtiendrons au moins un scalp de chaque espèce. Et lorsque nous serons suffisamment puissants, leur prince, Balrog, périra sous nos coups (je sais que c’est possible certains trolls de légende le firent récemment). Alors, nous leur aurons prouvé que nous sommes les plus forts. Et le Dragon sera prêt à renaître.

Dorénavant, nous, les Digeos & Dragons étions en guerre. En guerre contre les Démons. Et nos alliés pseudo-draconiques se sont cachés depuis peu dans les profondeurs. A l’abri des démons et des trolls ignorants qui voudraient leur faire la peau. Ils nous aident en nous tuyotant lorsqu’ils le peuvent sur les plans démoniaques.

Finalement, le minotaure périt. Non sans que Rex, surnom que nous donnèrent au diablotin, nous rejoigne et tente de nous affaiblir. Un deuxième totaure vint même nous offrir ses deux cornes afin que nous ayons tous des chopes dignes de ce nom. Car la quête sera longue. Et nous aurons besoin de chopes solides et ayant une contenance correcte pour nous soutenir.

C’est ainsi que naquit notre guerre contre les démons. C’est ainsi que commença notre quête Draconique. C’est ainsi que nous avons gagné notre première victoire : un bon ah-paix-rots avec des brochettes de minotaures arrosées à la Vod’Drak et des chopes classieuses pour boire à la santé de Rex, qui lui n’avait le droit à rien pendant que nous rigolions à gorge déployées de sa face déconfite.

Mais, Rex était plein de ressources.
Toutefois, ceci est une autre histoire.

Fin de l’extrait du Journal de Yo.

Extrait du Journal de Yo (modèle en peau d’Erynies : support pas très agréable au toucher mais qui a tendance à retenir l’attention de certains lecteurs)

Note : Rex, est le surnom que nous avons donné à un diablotin qui n’avait de cesse de se foutre dans nos pattes en pleine baston. Il était collant comme un gnu en période du Hum voyant une gnute lui faire de l’œil.

« - Rex ! Couché.
- Va chercher, dit Ezek en lui lançant un bout de brochette de minotaure à la Vod’Drak.
- Gnêêêêêêk, Gnêêêêêêk, Gnêêêêêêk.
- Mais dis-lui d’arrêter d’aboy… enfin, de gnêk-gnêker comme ça à la fin. Il m’empêche de me concentrer sur mon rougeoiement d’yeux à haute teneur hypnotique, s’énerva Bwax.
- Ouais, et puis, ce gnêk-gnêkage permanent m’énerve aussi. Il fait tourner les cocktails que je prépare.
- Bon, c’est sûr, c’est agaçant. Mais, je le trouve presque mignon moi. On peut l’insulter à fond tout en l’observant sous toutes les coutures. D’ailleurs, vous saviez que sa pique est en fait une extension de sa queue ? Ah ! Ca vous en bouche un coin. C’est que je le connais par cœur, maintenant le petit Rex. Einhhh, petit morveux stupide. Ouais, toi, Rex, l’esclave de service des Démons. Vous savez quoi, plus je l’insulte plus je l’apprécie et plus je comprends la magie. C’est une super trouvaille en fait.
- Gnêêêêêêk, Gnêêêêêêk, Gnêêêêêêk »


Mes deux compagnons de biture me regardaient d’un air dégoûté, à la recherche d’un moyen de se débarrasser du gnêk-gnêkeur fou.

Lorsqu’au matin, à la place du rire stupidement égaillant de Rex, nous fûmes réveillés par le souffle démoniaque d’un molosse satanique, mon sang ne fit qu’un tour. Ce maudit clebs avait provoqué une grave crise de jalousie. Rex, mon petit souffre douleur favori, était parti. Fini, les insultes gratuites et autres petits « gnêks » énervés en guise de gages affectifs. Retour au quotidien.

Ezek et Bwax avaient l’air soulagés. Et ils me jurèrent que ceci n’était pas un plan ourdi par leur cerveaux imbibés de cocktails frelatés pour faire fuir Rex. Je les crois car ils jurèrent sur nos chopes en corne de minotaure.
Par contre, ils émirent une hypothèse qui me révolta d’abord, puis que je fut bien obligé de prendre avec le plus grand sérieux. Selon eux, Rex, voyant qu’on se moquait de lui, appela un pote démoniaque pour nous faire la peau. Il trouva certainement drôle de nous envoyer un clebs de l’enfer pour nous signer son forfait. A posteriori, et au vu du nombre proprement ahurissant de démons qui ont tentés de nous faire la peau par la suite, je me dis que Rex m’a bien eu. Il m’a endormi. En a profiter pour percer nos plans à jour et les rapporter à ses maîtres hauts placés : les abishaiis. Mais ils faut du temps à ces abishassassins pour bien se préparer.

Pour l’instant nous étions aux prises avec un Méga Rex au souffle pestilentiel et avec une Ombre des roches payée par le diablotin, j’en suis persuadé, pour nous ralentir en attendant que le gros des troupes viennent.

Enervé par Rex, je mordais à pleine dents dans le mou de l’os satanique. Le coup l’avait bien estourbi. C’est Bwax, qui se chargea de l’achever. Galvanisé par l’acquisition de notre premier trophée démoniaque, Bwax, commença à regarder l’ombre des roches droit dans les yeux : « Regarde-moi bien droit dans les yeux, toi. Oui, toi, regarde mes yeux imbib… euhh, terrifiants et tremble ».
L’ombre n’ayant plus d’yeux que pour ceux de Bwax, Ezek arracha un bon bout de viande (enfin… d’ombre de viande) à la bestiole qui ne supporta pas l’attaque à la jugulaire.

Nous festoyâmes longuement cette nuit-là. Nous avions acquis notre premier composant démoniaque. Bwax avait enfin réussi à foutre la chocotte tremblante rien qu’avec son regard. Et les plans de Rex avaient échoué.

Mais c’était sans compter sur les ressources de nos pires ennemis. En effet, une fois l’estomac bien plein, nous nous endormîmes. Nos rêves furent peuplés de démons et autres trollettes aguicheuses en cuir noir de gnu, avec des talons en dard de scorpion géant et maniant le fouet à merveille.
Quelle ne fut pas notre surprise, lorsqu’ouvrant les yeux, notre rêve était devenu réalité. Une Erynies, attendait en effet à deux pas du camp, en s’enfilant une chope de Vod’Drak. Elle fit claquer son fouet et nous invita à la rejoindre de son regard sévère de maîtresse sauvage aux appétits… Hmm, hmm, enfin, vous voyez quoi. Ce que nous fîmes sans tarder (je note d’ailleurs que c’est bien la première fois que notre fine équipe fut aussi prompte au réveil).

Même pas une petite chope pour se rincer le gosier. Naaan. On voulait tous se la… enfin, je veux dire, on était pressé de l’accueillir parmi notre bande de joyeux trollurons.
« - Laissez-la moi, je suis le chef. J’ai le droit de nénesse, leur dis-je.
- C’est sûr. Mais, tu vois bien que tu la branches pas. T’es trop old school papy. Alors que moi, avec mes yeux de braise et mon look de jeune premier, je les fait toutes craquer. Ca c’était Bwax. Hey, baby, regardes-moi bien dans le rouge de l’œil. C’est pas difficile, mes yeux au réveil, ils sont entièrement globuleux. Ouaiiis, t’as vu, ça promet de chaudes nuits, nann ? ».

Les bougres. Ils étaient rapides. J’étais encore en train de m’extirper de ma couette en peau de Yéti qu’ils étaient déjà en train de tailler une bavette à la démoniaque beauté vêtue de cuir. Ca avait l’air de marcher en plus. Grrmmbbblll. En plus, ce fou d’Ezek, venait de se pomper un bon quart de volume de son propre sang, rien que pour faire le joli cœur, pour nous mettre tous un vent et montrer à l’Erynies qu’il était le plus gothique de la bande. Sa tactique, couplée à la perte d’esprit engendrée par le regard envoûtant de Bwax, fonctionna à merveille. Il nous grilla tous et emporta le morceau… Sa fougue de jeune kastar l’emporta, et la gente dame n’y pu survivre… un autre trophée pour notre quête. Yeeahhh.

Mais, le plus dur restait à venir. Les démons sont plein de ressources et leur SAV (Service Abishassassin Vengeur) est redoutable d’efficacité. Mais, ceci est une autre histoire, dont nous ne sommes pas les héros principaux, il faut bien le reconnaître. En attendant, notre quête avance petit à petit et les plans de Rex ne nous ont pas arrêtés : déjà deux composants. Plus que… euhh, ça fait plus que les doigts de mon poing, donc beaucoup.

Fin de l’extrait du journal de Yo (en peau d’Erynies, donc).

Ezekroll venait de faire un dernier aller-retour avec l’Erynies, sans retour pour la petite aguicheuse : « mmmh, finalement les démons ont pas que des mauvais côtés… Par contre, je crois qu’elle avait un petit copain qu’a pas tellement apprécié la petite sauterie. C’est marrant, il est plein de cornes, son cuir m’a l’air clouté, il parle constamment tout seul, et je sais pas c’qu’il picole mais ça à l’air plutôt venimeux. P’t’êt’ pour ça qu’il est tout bleu ? En tout cas, j’aime pas la façon dont il me reluque. L’a l’air un peu fou dans sa tête, et hargneux… On se le fait ?
- Euhhh, je ne suis pas sûr. On pourrait peut-être le laisser pleurer sa copine tranquillement sans l’accabler plus que nécessaire. C’est qu’il a l’air balaise ce démon. Et puis, je sais pas si c’est parce que j’ai trop picolé, mais j’ai l’impression qu’il se parle tout seul. Y doit pas être bien dans sa tête. Et les démons, déjà que c’est dangereux, mais les démons « skrimofrène »… euhh, « C’estKi Zophaine »… enfin qu’on plein de personnalités ça doit être encore plus un truc de malade. Naaan ?
- Ouais, p’t’êt, mais il a l’air bien entamé. Regarde, y saigne pas mal. Enfin, y’a un truc bleu qui sort. Burtonnak (58320) l’a déjà bien entamé. Ca va être du gâteau de mouche à miel. Et puis faut pas oublier que ces saletés de Démons ont juré de nous faire échouer dans nos plans Draconiques. T’as les chocottes ou quoi ? Y faut qu’on les extermine tous pour leur montrer que les vraies terreurs du Hall c’est les Dragons, pas eux. Tiens prends une Vod’Drak.

Le bougre, il avait de bons arguments (surtout le dernier : la Vod’Drak était particulièrement tassée). Et puis, je pouvais pas me la jouer peure… euhh, prudent, alors que j’étais le Chef. J’avançais tout de même mes derniers arguments : « Et puis, Bwax est encore jeune.
- M’en tappe… enfin, je le tappe, je veux hipps dire, répondit Bwax. » Il était pété comme un gob. qui est tombé dans un tonnal de calvok à jeûn. C’était pour se rougir les yeux afin de mieux hypnoter ses victimes, qu’il disait.

Crotte de gnu flippé, un argument qui tombe dans la soupe. « -Ok, ok, les gars. Mais peut-être que Burtonnak sera pas content si on lui termine son repas ? Einhh ? »
C’est alors qu’une chauv’ messagère vint me siroter ma chopine. Le message disait en gros ceci : « J’ai paumé ma bouffe du soir. C’est un truc à pointes tout bleu. Si vous le voyez, merci de le retenir pendant que j’arrive. Je suis prêt à partager tout ce qui en sortira. Vous pouvez aussi commencer à l’attendrir pour patienter.
Signé Burtonnak. »

Les deux jeunes inconscients qui avaient lu derrière mon épaule commençaient déjà à trépigner et sortirent un tonnal pour fêter l’attaque qui n’allait plus tarder à venir.
« Bon, d’accord les gars, ce serait bien d’aider Burt.. C’est vrai qu’il à l’air un peu maigrichon pour un durak. Mais, j’ai reçu une invitation à chasser en profondeur avec un autre Dragon. Avec le Seigneur Troll Dragon de Trollopolis himself, Jawelito (17984). »
Je comptais bien attirer mon collègue Draconique grâce à ce stratagème. D’ailleurs, cette invitation me faisait particulièrement plaisir. Entre Dragons, on avait certainement pleins de chopes à vider. Je voyais qu’Ezek. hésitait.
Ouff ! On allait échapper au carnage qui s’annonçait… sauf que c’est le moment que choisirent Bwax et Ezek pour poser une belle galette sur les santiags du bibi bleu…

Aaaargggh !! Bon, bahh… on va y aller alors. J’envoyais un message poli à Jawel. pour lui expliquer que le démon nous avait un peu trop chauffé et que comme en plus c’était rien qu’un bleu on allait lui faire bouffer son venin par les trous de nez.


J’enchaînais alors sur une tirade sur la teinte bleu pastel pas très guerrière à ladite bestiole sans succès. Il regardait encore avec haine les deux impétrants. Je me décidais alors à sortir le grand jeu en lui parlant de sa copine qu’Ezek avait traité de demi-succube au rabais avant de lui faire subir le dernier outrage (la mort je veux dire einhh…). Sans plus de résultat, enfin, si : il fonçait vers Ezek afin de l’empaler. Pendant ce temps, Bwax roupillait en ronflant. Il ne se réveilla que pour tenter vaguement d’embrocher notre repas, mais il était à jeûn… sa main tremblait et le bibi l’esquiva sans soucis.

Je me décidais alors à attaquer le monstre fourbement par derrière. Toutefois, comme je supposais qu’il avait un goût horriblement immonde, je demandais à Ezek de me préparer un cocktail dont il a le secret : « faut que je sente plus rien, einhh. Alors bien serré, s’il te plaît ». Ni une, ni deux. Mon alcooliq… euhh, mon acolyte m’envoya une Vod’Drak/Stële-Ahh/venin bleu (certains l’appellent aussi cuir assaut bleu).
Cul-sec! Et je cumulais le hell’s angel. La gueule enflammée et les crocs bien aiguisés et dégoulinants, je lui arrachais de bons bouts de viande. Il faut croire qu’il ne résista pas au mélange d’Ezek et s’affala de tout son long avec un dernier râle : « Z’avez encore rien vu… arggg… suis un psychopathe, moi… temps que je me rappelle… deux fois plus balèzes… » et blablabla, et blablabla. Alors, qu’on s’enquillait moult chopes en préparant l’ah-paix-rots pour recevoir dignement Burt, l’autre continuait de blablater.

« ‘Tin, mais il est mort ou quoi, Yo ? me demandait Bwax. Parce qu’il arrête pas de parler là.
-Binhh, ouais, d’ailleurs je repaye une tournée.
- Arf, on l’a bien eu le bibi bleu, einhh ? se gaussait Ezek en vidant sa chope cul-sec. J’t’avais bien dit que c’était fort en gueule mais que ça tenait pas la picole ces bêtes-là.
- Eh, les gars ! Z’auriez pas un truc un peu plus fort. Parce que là, vous me faites doucement marrer avec votre pisse de gowap.
- Einhh ? Qui a dit ça ? ».


En guise de réponse, je me prit un bon coup de boule (plein de pointes, je le rappelle) goût venin. Et Bwax prit de plein fouet la santiague gauche de l’autre bleu.
« J’ai dû trop picoler moi, les gars s’esclaffa Ezek. J’en vois deux maintenant. Et ils vous mettent grave vos mères en plus. ‘Tin, c’est une bonne soirée délire qui s’annonce. Santé les gars ».

Pendant ce temps, Burt. qui était prêt à en découdre, arrivait avec les amuse-gueule : un Scorpion Géant de l’Alpha. Ou alors, ce sont les amuse-gueule qui venaient avec Burt. Toujours est-il que le venin de l’Oméga, couplé à celui de l’autre bibi (binh ouais, ça se déplace vite ces saletés de démons) eurent raison de sa résistance qui m’avait pourtant impressionnée. Le seul point positif de l’affaire était qu’un bibi nous avait lâchement lâché et que le Méga Scorpion bêta alla voir ailleurs s’il n’y avait pas d’autres amuse-gueule. Burt nous avait sauvé. Mais son retour au grand Jaune me reste en travers de la gorge. Il ne méritait pas ça.

Et notre situation devenait précaire. Ezek, qui était bourré (comme nous tous d’ailleurs) trébucha et fit une chute. Il était sauvé pour l’instant, mais il ne restait plus que moi et Bwax pour circonvenir la foule de démons bleus de rage (comment ça, y ‘en avait que deux ?). J’essayais de parler gentiment aux gens d’armes en bleus (paraît que la gentillesse peut énerver les démons) sans succès. Ils décidèrent donc de verbaliser le plus jeune d’entre nous pour ivresse sur le hall publique. Connaissant ses droits de troll libre, Bwax ne se laissa pas intimider et sortit Le Crystallin, son arme « à cran d’arrête ou je te perce ».
Se sentant en présence de forces hostiles et armées, les bleus dégainèrent sans bavure et transpercèrent le pauvre djeunz. Ainsi périt Bwax… non sans vider fièrement une dernière chope avant de se payer un Petit Jaune.

« On va tous crever, dis-je à Ezek. Au pire, je leur met un yeukipic fumigène dans la tête et on se barre.
- Attends… mmmhh, mmmhh. Ah, ouais, je viens de regarder comment ils sont taillés avec précision (la technique du C’est des M). T’as raison, ils sont vraiment balèzes.
- Mais, mais, je te l’avais dit depuis le début. La teck du Sais DM, je te l’avais donnée.
- Binhh, ouais, mais j’étais bourré. Et toi aussi. Donc, j’ai pas fait gaffe.
- Mmmouais, ça se conçoit. N’empêche qu’on va tous… Ah, ces chauve-souris ! C’est qu’elles m’énervent, elles viennent toujours siroter ma gnôle. Vilaine petite bête, t’es alliée aux démons ou quoi ? Tu veux que je te bouf.. Eh, mais tu as un truc accroché à la papatte. Fais voir.
- Euhh, Chef, tu feras la parlotte aux chauv’ plus tard. T’as pas un plan, plutôt ? Autre que vider le tonnal de Vod’Drak avant que les bibis nous la pique j’veux dire ?
- Moi… Non. Mais, je crois que les Dragons veillent sur nous mon petit Ezek. Lis-moi ce message dis-je le sourire aux lèvres.
- Mmmouais, si ça peut te faire plaisir. »

Ezek me regarda ensuite avec un sourire farouche. Ah ouais, c’est sûr. Vu comme ça…

Le message était on ne peut plus simple : « Besoin d’aide ? ». Mais c’était signé Jawel.
Il était là, hors de vue (faut dire que j’y vois pas plus qu’une alpha taupe géante en surface) mais prêt à nous aider. Arff, avec un allié comme ça, les bibis allaient morfler. Désormais sûr de mon coup, je me retournais vers eux (naaaan, j’avais pas fuit) et leur expliquait délicatement que le bleu pastel c’était la couleur des kobolds chétifs malades et aussi que s’ils connaissaient pas leur mère c’était normal parce qu’ayant honte d’eux, elle les avaient planqués dans les jupes de leur père qu’on venait massacrer et que… enfin, tout ça quoi. Et ça a marché.

Seulement, j’avais pas prévu que les deux bleus avaient signé un pacte démoniaque avec la sainte mal’moule pour nous pourrir la vie. Ils réussirent donc à me tataner la tête avec leurs armes empoisonnées. Mais Ezek veillait. Il leur chiqua le mollet (là, où y a pas trop d’épines). Et puis moi aussi. Sur ce, Jawel arriva avec sa grosse hache d’obsidienne. Il écrasa celle-ci sur le frère bibi le plus entamé et nous dit : « faut le finir, les gars. » et la sainte mal’moule s’empara de nous… à moins qu’on ait trop arrosé l’arrivée de notre sauveur. Toujours est-il que ni Ezek, ni moi n’arrivèrent à passer l’armure de pointes venimeuses de nos adversaires. Jawel remis donc une couche de vernis d’obsidienne pour achever son œuvre.

« - Yooooo. M’écriais-je. Bien joué Jawel. Bon, le deuxième c’est nous qu’on va… hippss le finir. Rhaaaaa, j’me sens tout pas bien, quand-même. Ils ont dû pourrir nos réserves de picole, j’ai des aigreurs d’estomac.
- Il me semble en effet que tu deviens tout bleu, Yo, me répondit Jawel.
- Nooooon, j’veux… hipzzz… pas d’venir un bibi bleu. T’me tueras avant einhh Ezek ?
- Nan.
- Kôa ! Mais ce venin me tranzforme en… bbburpp… s’cuse. Euh, j’disais quoi mouai ?
- Dites les gars, c’est poignant tout ça, mais j’ai une équipe à mener dans les profondeurs moi. Alors, si on pouvait terminer la bleusaille rapidement ça serait bien. Yo, si tu veux, je peux engripper l’autre avec une conserve, me dis Jawel.
- Ouais, c’est vrai, ça. Et puis, c’est pas un pov’ démon qui va nous faire voir la surface répondis Ezek. D’ailleurs, j’ai un extrait de glace pour geler ton sang bleu.
- Ouais, vous avez raison les gars. Même pas peur. Et puis, je vais le bouffer et comme ça, ça fera comme « l’eau mais aux pastis », ou un truc du genre : je vais combattre le mal par le mal.

Malheureusement, j’étais trop faible. Et Ezek trop inquiet. Nous n’arrivions pas à vaincre nos démons. Celui-là était vraiment protégé par son pacte malmoulique. Je végétais dans mon coin, tandis que l’autre bibi grippé essayait vainement de m’achever et Ezek me veillais en me préparant de bons petits cocktails revivifiant.

« Bon, les amis, cette engeance démonifiante pleine de fiel vous a mal causé. Je vais lui apprendre les bonnes manières. » Ca, c’était Jawel qui voyait bien qu’on y arrivait pas pour le moment. Il prépara donc son cumul : « vous n’auriez pas une Vod’Drak les gars ? je me sens un peu mou là ». Ezek lui sortit donc la cuvée spéciale Bière du Démon.
Après en avoir pris un bonne pinte, Jawel s’enfila le tonnal : « Ahh, ça va mieux là. M’en vais te le briser moi le Démon. Je vais lui montrer que les Dragons sont les vraies terreurs du Hall. »
En un cumul bien senti, Jawel, le Seigneur Troll-Dragon de Trollopolis, vint en effet à bout de l’engeance démoniaque bleue pastel pour de bon. Sa hache remplit bien son rôle de… hachoir.

Alors que nous le regardions, admiratifs, Jawel nous fit part de son expérience acquise dans ce combat et partagea les trésors avec nous. En échange, nous lui offrîmes notre meilleure cuvée et toute notre reconnaissance.

Ce soir-là nous festoyèrent comme jamais, nous repaissant de viande de bibi à peine cuite, bleue quoi… en enquillant moult Vod’Drak au Cuir-assaut.

Extrait du journal de Yo (modèle en peau de rat géant… mmmhhhhoui, c’est pas glorieux, mais c’est pratique quand on a une petite faim après un retour au Grand Jaune Kipic),

Nous étions donc en plein festin suite au décapsulage de l’abishassassin bleu. Mais nous avions toujours rendez-vous quelque part dans les profondeurs afin de voir si un Bribrique qui dort avait des choses à nous dire dans le creux de l’oreille.

Bwax nous manquait… enfin, ses cocktails et son haut verbe nous manquait plus particulièrement. En plus, il avait bénéficié d’un renvoi express en surface par le bibi bleu. Du coup, il allait être au point de teuf avant nous. M’enfin, on avait calmé le SAV (Sevice d’abishassassins Vengeurs) démoniaque. Normalement, tout devait se passer comme sur des roulettes.

Alors que nous devisions tranquillement avec Ezek sur les bienfaits de l’abisinthe (mélange fort tonifiant à base de sang d’abishassassin dont seul Ezek connaît la formule exacte) en faisant divers tests de dosage, nous nous retrouvâmes nez à pointe avec un abishassassin ultime (enfin, pour nous). Il était rouge… et fourbe, le traître.

« - Dis-moi le Rouge, tu m’as tout l’air d’être un démon. Me trompes-je ?
- Tout a fait. Je méprise cette engeance. Et tout comme toi, je suis surtout un grand amateur d’ah-paix-rots. D’ailleurs, j’ai entendu parler en terme plus que flatteur de la Vod’Drak par monts et par vaux. Et c’est pour ça que je me présente à vous. Il paraît que c’est vous qui fabriquez ce breuvage. Si je pouvais en goûter un tonnal ou deux avec vous, ce serait énôôrme. »

Il m’avait pris par les sentiments. Un gars, qui propose d’emblée d’attaquer par un ou deux tonnals, plutôt que par une ou deux chopes… franchement, respect. Ni une, ni deux, je sortais les tonnals. Ezek regardait le type avec étonnement, puis, tandis qu’il décapsulait le tonnal, demanda : « Dis-donc, le rouge, ta tête me dis quelque chose. T’aurais pas un copain tout bleu qui veut pas mourir quand il est mort ?
- Naaaaaaaaan. Ca m’dit rien. C’est un copain à vous ? Ohhhh, regardez, une succube, là-bas.
- Ooooouuuuccchhh. Dis-je en me retournant.
- Yeeeeeeeaaaaaahhhh. Dis Ezek en se retournant également.
- Wwwwoooooouuuu, elle a l’air de vous trouver cool, on dirait. Bande de veinards. Et je sais de quoi je… Hum, hum, enfin, on m’a dit que c’était vraiment idéal pour réchauffer l’ambiance pendant et après l’ah-paix-rots. Je vous sers une ou deux chopines avant que vous ne la rameniez ?
- Avec plaisir, repondis-je distraitement en lustrant mes canines ».

Cette soirée fut mémorable. Le succube tint toutes les promesses que son anatomie à peine cachée suggérait et la Vod’Drak avait un goût particulier. Un goût de reviens-y démoniaque.


C’est ainsi que je péris, en sirotant une Vod’Drak frelatée, alors que Poutror le Rouge s’esclaffait (victime du syndrome du vilain blablateur qui avoue tout avant de voir ses ennemis périr corps et âme, Le Rouge m’avait donné son vrai nom, et la raison de sa venue parmi nous).

Le fin mot de l’histoire est que Poutror avait pourri nos tonnals de son venin pendant que nous courrions après la succube. Etant plutôt « haut-le de skoul », je squattais le bar tandis qu’Ezek comptait ses exploits à la belle…

De son côté, le SAV avait envoyé des barghests s’occuper de Bwax… et Ezek, toujours en forme et gothique à souhait, réussissait à convaincre ladite succube d’aller voir si les grottes étaient plus vertes dans le pré d’à côté.
Pour moi ? Eh bien retour au Jaune Kipic, sandwich de rat géant sur le pouce, échauffement crabien des guiboles, préparation et nettoyage de mes tonnals de Vod’Drak histoire de ne pas manquer et… looooongue marche vers le Grand Ver Qui Pionce. J’aurais raté cette Ver Party pour rien au monde. Surtout, qu’avant la venue de Poutror le Rouge je voyais déjà les essais de lumière et entendais déjà les soundchecks… argh, on était vraiment juste à côté.

Fin de l’extrait du Journal de Yo (modèle en sandwich de rat géant pas cuit… pas le temps).